jeudi 1 novembre 2018

Pour en finir avec la politique, une fois pour toutes

Même l’individu le plus allergique à la politique est obligé de s’intéresser à elle, ne serait-ce que parce que, elle, sans lui demander son avis, s’intéresse toujours à lui. Chaque jour, le citoyen averti doit s’informer et suivre les nouvelles, pour savoir ce qu’une « majorité » de ses concitoyens, ou leurs représentants, ont décidé pour lui.

Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les décisions, en démocratie, se font au scrutin majoritaire ? Qui a décidé que ce serait le mode définitif de désignation de nos « représentants », et même le mode unique d’aboutir à certaines décisions politiques importantes (par référendum, ou initiative populaire) ? Pourquoi une majorité (absolue, qualifiée, relative…) plutôt qu’une unanimité ? Sur quelle base légitime repose donc le suffrage universel, « principe d’expression de la volonté populaire » ?

La réponse à cette question est simple : il ne repose sur rien ! Le philosophe Friedrich Nietzsche le remarquait déjà au XIXe siècle et s’en étonnait :

Une loi qui détermine que c'est la majorité qui décide en dernière instance du bien de tous ne peut pas être édifiée sur une base acquise précisément par cette loi ; il faut nécessairement une base plus large et cette base c'est l'unanimité de tous les suffrages. Le suffrage universel ne peut pas être seulement l'expression de la volonté d'une majorité : il faut que le pays tout entier le désire. C'est pourquoi la contradiction d'une petite minorité suffit déjà à le rendre impraticable : et la non-participation à un vote est précisément une de ces contradictions qui renverse tout le système électoral. (Humain, trop humain, III-276)

Il semble donc que l’on ait « sauté une étape » dans le processus censé établir la légitimité d’une décision collective  processus pudiquement laissé de côté par tous les constitutionnalistes, ou réglé sommairement par la fiction du « contrat social ». C’est évidemment très commode pour le politicien : un vote à l’unanimité a peu de chances d’aboutir, car une décision politique se fait presque toujours au détriment au moins d’une personne, et celle-ci ne sera pas encline à voter contre ses intérêts ; avec un vote à la majorité, au contraire, le politicien a la voie libre pour s’approprier les bénéfices de la décision « majoritaire ». Cette étonnante « immaculée conception » du scrutin majoritaire, pilier de la démocratie, ne sera jamais qu’une préoccupation accessoire laissée aux théoriciens scrupuleux, car l’action du politicien repose tout entière sur cette fiction qui la légitime et qu’il ne remettra pas en cause !

On connaît les objections des démocrates à cet argument d’illégitimité de la démocratie : il existe selon eux une « volonté générale » qui diffère des « volontés particulières », et Rousseau affirmait déjà, dans son Contrat social :

Chaque individu peut comme homme avoir une volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme citoyen. Son intérêt particulier peut lui parler tout autrement que l'intérêt commun.

Le problème de la décision collective se trouve donc bizarrement résolu par l’affirmation (évidemment improuvable) d’une schizophrénie de la volonté individuelle, partagée entre son intérêt particulier et un « intérêt général » qui la dépasserait mais auquel elle participerait cependant, d’une manière assez mystérieuse, comme si elle était deux personnes en une seule. La question qui s’ensuit, en admettant cette schizophrénie comme un fait de nature (puisque « l’homme est un animal social »), est celle-ci : cette « volonté générale » existe-t-elle vraiment, ou n’est-elle qu’une fiction à l’usage des politiciens ?

Les mathématiques ont répondu à cette question par le théorème d’Arrow : il est impossible de définir de façon cohérente une préférence collective en agrégeant des préférences individuelles. Les conséquences de ce théorème sont paradoxales, et pour le moins inattendues : la politique est condamnée dans toutes ses prétentions, et, « en même temps », c’est un gigantesque boulevard qui s’ouvre devant elle ! D’une part, le théorème établit définitivement que la démocratie est « une chimère logiquement auto-contradictoire » (selon les mots de l’économiste Paul Samuelson) ; d’autre part, comme le remarquait Henri Lepage (en 1978, dans Demain le capitalisme), il ouvre la voie à un étatisme conquérant et illimité (« sûr de lui et dominateur », aurait pu dire un personnage célèbre), puisque, selon l’interprétation politicarde en vigueur de nos jours, l’intérêt général, ne pouvant être défini collectivement, mais supposé tout de même « exister quelque part », doit nécessairement, de ce seul fait, être confié à une élite qui le définira et agira en conformité avec lui.

On tombe alors sur un autre écueil : la fameuse « loi d’airain de l’oligarchie » (Robert Michels), qui repose sur ce non sequitur signalé plus haut, jamais remis en question de nos jours, découlant de l’existence supposée d’un intérêt général ! Donnons le pouvoir à « ceux qui savent », laissons-les régir notre vie, puisque « le Pouvoir est commandement, et tous ne peuvent commander », comme le rappelait Bertrand de Jouvenel, ce nationaliste venu sur le tard au libéralisme. Inutile de préciser que, la volonté générale et l’intérêt général étant indéterminables, en pratique c’est l’intérêt particulier du politicien qui décide de tout, et qui est la seule clé  avec l’idéologie, de façon subsidiaire  capable d’expliquer ses décisions (théorie du choix public).

Pour noircir encore le tableau, il faut bien reconnaître que l’impunité dont jouit le politicien, avec les autres avantages de la fonction, attire les éléments les plus immoraux de la société : c’est le règne de l’inaptocratie, de la cleptocratie, de la cheiristocratie, de la statolâtrie, masquées derrière le prétexte de la démocratie. Peu importe in fine que le « peuple » prétendument souverain finisse par être en désaccord avec les « représentants » qu’il élit (eux-mêmes en désaccord avec l’appareil d’État, lui-même en désaccord avec certaines instances internationales, elles-mêmes en désaccord entre elles…) : il y aura toujours quelque part quelques oligarques bien placés pour tirer les marrons du feu, et faire payer leurs décisions au reste de la population, au nom de l’indéfinissable « intérêt général ».

Toute la politique repose ainsi sur une fiction, mais cette fiction ne serait être sous-estimée dans ses conséquences pratiques : car elle aboutit à la spoliation légale du citoyen, au capitalisme de connivence (certaines entreprises ou organisations représenteraient le fameux « intérêt général », et d’autres non), à l’accroissement indéfini de la dette publique (nécessaire pour satisfaire les promesses électorales faites à la « majorité »), à la suppression des libertés les plus élémentaires  notamment la liberté d’expression, de plus en plus mise à mal dans notre Occident prétendument « libéral ». Il suffit au politicien de brandir l’étendard de l’intérêt général, agrémenté d’autres concepts collectivistes tout aussi vagues (solidarité, citoyenneté, pacte républicain, cohésion ou paix sociale, justice sociale), pour écraser sans remords et sans recours la liberté individuelle.

Les décisions démocratiques (ainsi que les législations et les actions étatiques qui en découlent) peuvent être complètement injustes et criminelles (l’histoire du XXe siècle le prouve assez), le démocrate n’en a cure, car toute contestation semble étouffée dans l’œuf. On découvre là le seul « avantage » de la démocratie : les décisions politiques semblent être mieux acceptées par l’ensemble de la population, car elles émanent (ou paraissent émaner) d’un grand nombre de personnes et non d’un unique « dictateur » qui imposerait une volonté unique (au risque de conduire à des révoltes ou à une guerre civile). Ce n’est pas la « justice » qui règne, mais la loi du plus fort, le plus fort numériquement (démocratie) plutôt que le plus fort physiquement (dictature). Là encore, un autre théorème, celui de l’électeur médian, montre l’inanité de ce point de vue : à supposer que la légitimité provienne d’une majorité numérique (ce que l’on a déjà contesté plus haut), cette majorité est de toute façon fictive, l’élection étant faite par le seul « électeur médian », les autres électeurs ayant voté pour la moins pire des solutions à leurs yeux, et non selon leur vœu profond.

Cela ne signifie pas pour autant qu’un grand nombre d’électeurs ne s’accommodent pas de la situation politique et sociale du pays, car elle peut servir leurs intérêts, au moins sous certains aspects. On peut comprendre par exemple qu’une augmentation de la charge fiscale ne gêne pas une majorité de personnes, celles qui échappent à l’impôt sur le revenu (près de 60 % en France). On voit ici la « magie » de la démocratie, ou plutôt son vice principal, qui est que les décideurs ne sont pas les payeurs, et les payeurs ne sont pas les bénéficiaires. Le suffrage censitaire (« celui qui commande doit être aussi celui qui paie ») avait tenté de remédier à ce « défaut majeur » de la démocratie, sans voir que c’est la démocratie elle-même qui constituait le défaut majeur !

La seule règle libérale admissible serait que « chacun décide des choses qui le concernent avec ses seuls moyens ». Cette exigence signe-t-elle la fin de toute entreprise collective, qui se trouverait incapacitée par un « atomisme social » et un « chacun pour soi » individualiste (accusation classique formulée par les collectivistes) ? Non, cela signifie seulement que toute entité collective capable de décision devrait reposer sur le consentement de chacun de ses membres, et que l’on ne puisse être impliqué de force dans une décision collective au prétexte que l’on est né ou que l’on réside dans un pays donné, que l’on est homme ou femme, riche ou pauvre, votant ou abstentionniste, étranger ou natif, etc.

Faut-il pour cela adopter la règle si contraignante de l’unanimité, qui permet à n’importe qui de bloquer toute décision collective ? Pas nécessairement, du moment que les décideurs sont aussi les payeurs, et que ceux qui s’opposent à une décision donnée ne soient pas obligés de payer pour elle. On voit le changement extraordinaire que cela entraînerait dans la vie publique : les décisions collectives perdraient de leur arbitraire, et ce à tous les échelons de la société. A l’échelon local, des équipements généralement non rentables (piscines, médiathèques, terrains de sport, etc.) seraient financés uniquement par les personnes intéressées et non par « la collectivité ». Les financeurs détiendraient une part de la propriété collective, comme cela se fait pour une entreprise détenue par des actionnaires. A l’échelon national, des projets « sociaux » de grande envergure, par exemple l’instauration d’une allocation universelle, seraient financés uniquement par leurs partisans. Ce serait la fin de cette règle budgétaire si commode pour les étatistes, qui interdit l'affectation des recettes aux dépenses (l’État s’arroge le droit de faire ce qu’il veut de la masse d’impôts collectés).

On voit que cela provoquerait la ruine des politiciens de carrière, la fin de la démagogie électorale et des promesses inconséquentes, de la fiscalité envahissante, de l’endettement public effréné. Et, à l’encontre d’une « unité nationale » factice et artificielle, cela permettrait le développement de communautés responsables partageant des intérêts communs (idéologiques, religieux, culturels, géographiques, ethniques, etc.) et capables de mener des projets sans l’intervention d’un État pour les régenter et les financer. Après tout, pourquoi empêcher le socialiste, le communiste, le nationaliste, le théocrate, etc., d’organiser son utopie avec ceux qui le veulent bien, tant qu’il ne gêne pas les autres ?

Est-ce que cela complexifierait les décisions politiques, puisqu’il faudrait répertorier, pour le moindre projet collectif, ses partisans-financeurs, tous différents d’un projet à l’autre, et aléatoirement répartis dans la population ? C’est là un problème d’organisation tout à fait surmontable, et l’informatique pour cela existe déjà Internet nous rendant tous « hyperconnectés » et permettant d’organiser des communautés virtuelles ; la technique informatique continue d’ailleurs à s’améliorer pour gérer les droits de propriété sans intermédiaire (on pense ici à la blockchain, aux contrats intelligents, etc.).

L’objection principale à ce tableau idylliquement libertarien est connue, et les collectivistes ne se font faute de la rappeler : il s’agit du problème du « passager clandestin » (free rider). La piscine « publique », financée par quelques-uns, bénéficiera à tous, même à ceux qui n’ont pas participé à son financement. Le magnifique feu d’artifice tiré lors de la fête nationale, financé par notre bon État si généreux (« je brûle l’argent qui n’est pas le mien »), peut être contemplé même par les badauds qui ne l’ont pas financé (sans parler des touristes de passage). De même, les ouvrages publics, utilisés par tous, ne pourraient être financés par quelques-uns. Telle est l’arme ultime de l’étatiste, quand il daigne renoncer à ses arguments moraux préférés et à sa conception holiste de la société.

Mais c’est là un argument purement « technique » relativement facile à contrer, car différents procédés existent pour gérer les prétendus « biens publics » sans intervention étatique tout en éliminant le « passager clandestin ». La solution peut consister simplement à faire payer les biens publics à proportion de l’usage qu’en fait le consommateur – consommateur qui peut aussi être copropriétaire du bien public, notons-le. L’accès à la piscine « publique » sera payant, libre au propriétaire collectif de fixer un coût adapté : un coût (peut-être élevé) qui lui rapportera un bénéfice s’il est une entreprise, ou un coût très modique qui ne lui rapportera aucun bénéfice s’il s’agit d’une structure associative vivant des cotisations de ses membres. On découvrira ainsi le « vrai prix » de nombreux dispositifs collectifs présentés ordinairement comme « gratuits » et d’intérêt public. L’idée est valable quelle que soit l’échelle à laquelle le « bien public » est déployé. Est-ce que cela peut s’appliquer par exemple aux routes, actuellement payées par le contribuable mais utilisées sans restriction par le premier véhicule qui les emprunte ? En attendant que la technologie permette un jour de mesurer l’usage exact que fait l’automobiliste de la moindre route de campagne (en vue de facturer cet usage), un dispositif plus rudimentaire existe déjà : les péages. Ainsi l’accès aux autoroutes en Suisse est ouvert au monde entier… à condition de payer une vignette autoroutière (introduite en 1985, elle donne un droit d’accès au réseau routier national pour une durée d’une année).

Sans doute, admettons-le, existe-t-il des cas de figure où le problème du « passager clandestin » est insoluble (nous ne parlons pas ici des « externalités », qui sont un faux problème). Par exemple, il paraît difficile de répercuter sur un « consommateur » quelconque le coût d’un dispositif de défense aérienne géré par une armée nationale et couvrant le territoire national… Mais l’anarcho-capitaliste dira qu’il s’agit là d’un simple problème d’assurance, et qu’une telle assurance pourrait être rattachée « localement » à une assurance-habitation, ou gérée à un échelon supérieur (communauté de propriétaires, ville privée…), ou simplement ne pas être traitée car il s’agit d’un faux problème. Le minarchiste prudent exigera au minimum que ce problème du « passager clandestin » soit explicité par l’État dans ce cas précis, que l’on explique à la population pourquoi l’on n’a pas de solution privée, sans recours à la fiction de l’intérêt général pour évacuer le problème d’emblée et généraliser l’emprise de l’État sur la société civile en fermant la porte à toute alternative. Le sujet de la « défense nationale » ne constitue pas nécessairement une exception, l’histoire ayant montré qu’un certain individualisme mal ou médiocrement organisé (guérillas, organisations de résistance contre un envahisseur étranger, armées privées ou de milice…) peut se montrer plus efficace que de grandes organisations étatiques gérant des armées « napoléoniennes ».

Une dernière objection que l’on peut formuler contre cet éclatement de la politique oligarchique et dirigiste qui découlerait de l’exercice libre et indépendant des volontés individuelles coalisées dans le domaine qui leur est propre, est l’exigence d’« unité de la volonté », dernière ligne de défense de l’oligarque. De même qu’une armée ne peut avoir qu’un seul chef pour la commander, l’État ne peut avoir qu’un seul dirigeant à sa tête (une seule personne ou du moins un seul collectif affichant une volonté unique). Sinon, faute d’un interlocuteur unique, que deviendrait par exemple la « politique étrangère » ? Mais cette « unité de la volonté » au niveau d’un pays est tout aussi fictive que l’intérêt général. Il convient, plutôt que de s’en remettre indifféremment à une oligarchie (élue ou non), d’analyser de quelle « volonté » il s’agit, car une telle volonté n’est jamais monolithique, elle est complexe et multiple. La décision centrale serait remplacée par une coordination des seuls intérêts concernés, une fois qu’ils ont été identifiés.

Prenons un exemple : le prétendu problème des « migrants » (autrefois appelés « immigrés clandestins », on voit comment le vocabulaire a évolué vers le mot-virus, l’immigration étant soudain devenue licite). Supposons que la « communauté internationale » somme autoritairement un « État libertarien » d’accepter l’accueil en son sein d’une population étrangère nombreuse. Un État classique acceptera ou refusera autoritairement cet accueil, selon l’idéologie du potentat du moment, peut-être contre l’avis de son « peuple ». L’État libertarien (acceptons cet oxymore, le chef de cet État se limitant vraisemblablement à un rôle de coordinateur, et non de « représentant » ou de « dirigeant ») se contentera de consulter les habitants pour savoir qui serait prêt à accueillir sur sa propriété, à ses propres frais et sous sa propre responsabilité, quel nombre de « migrants », et à quelles conditions. La réponse étatiste classique, positive ou négative, est remplacée par une réponse beaucoup plus nuancée et complexe, qui pourrait être : « tel collectif de notre pays est prêt à accueillir telle quantité de migrants à telles conditions » (car le collectif veille d’abord à ses propres intérêts, qui peuvent être favorables ou opposés à l’accueil de migrants, par idéologie altruiste ou au contraire par égoïsme bien pensé). L’État libertarien (encore utopique à ce jour) ne prétend pas avoir résolu définitivement le problème principal-agent, mais, en s’affranchissant des fictions collectivistes, il en a réduit les effets de bord, en identifiant les acteurs concernés et les responsabilisant, eux et personne d’autre.

Il est certain que, malgré notre titre aguicheur, nous n’en avons pas « fini », « une fois pour toutes », avec la politique, et que notre perspective de « subsidiarisation radicale » de la politique, par une réduction drastique du périmètre « public » prétendument d’intérêt général, mettra peut-être des siècles à se réaliser. Nous espérons tout du moins avoir contribué à la démystifier et à la démythifier : le « roi » est nu, et ne peut jamais représenter que lui-même ne cédez pas à son hypnomachie[1] insidieuse !







[1] L’hypnomachie (néologisme : étymologiquement, le « combat par l’hypnose ») désigne ici les différents procédés d’enfumage qui permettent d’assujettir une personne ou une population (en politique : terrorisme intellectuel, mensonge, illusion, propagande, etc.). L’hypnomachie est aussi un « combat contre l’hypnose », une démarche consistant à acquérir les techniques et les moyens de les mettre en œuvre permettant de se protéger contre les différents procédés d’enfumage.

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