dimanche 6 février 2011

Ecrit il y a plus de 150 ans... (sur la dette)

Jadis, le support essentiel du trône, c’était la foi ; aujourd’hui, c’est le crédit. Le pape lui-même doit faire confiance à peine davantage à ses croyants qu’à ses créanciers.
Autrefois, l’on déplorait les péchés du monde, aujourd’hui on considère avec consternation les dettes du monde ; de même que jadis on prophétisait le Jugement dernier, on prophétise aujourd’hui la grande répudiation des dettes (σεισάχθεια), l’universelle banqueroute des Etats, espérant secrètement ne pas vivre pour en être soi-même témoin.

(Arthur Schopenhauer)