jeudi 20 décembre 2012

Eux aussi votent avec leurs pieds : ils quittent la Sécu !



Eux aussi votent avec leurs pieds : ils quittent la Sécu !
La mort définitive du "modèle" social français

Longtemps Claude Reichman est passé pour un Don Quichotte, un illuminé qui proclamait un peu partout, dans les journaux, à la radio et sur Internet, la fin du monopole de la Sécurité sociale française.

Longtemps on ne l'a pas pris au sérieux (y compris parmi les soi-disant "libéraux" en peau de lapin qui ont joué contre leur camp), jusqu'à ce que plusieurs milliers de personnes (8000 ?) aient mis en pratique ses conseils pour sortir du carcan français. Remplacer les cotisations sociales par une assurance privée a permis à ces quelques privilégiés d'économiser des dizaines de milliers d'€ chaque année. Des cabinets, des entreprises, des exploitations familiales ont été ainsi sauvés de la ruine.

Comme le système franco-soviétique actuel ne repose que sur la coercition et sur l'endettement public (on emprunte y compris pour payer les retraites !), il suffit d'un petit pourcentage de dissidents pour signer son écroulement définitif. C'est ce qui se produira dans les mois ou les années qui viennent (si la France n'a pas fait faillite auparavant par incapacité à se refinancer sur les marchés).

La conférence qu'ont donnée le 15 décembre dernier Claude Reichman et Maître Ana Cristina Coïmbra, avocate à la Cour, peut être écoutée en déchargeant le fichier audio (durée 2h30). Cette conférence concernait surtout les médecins, mais les informations données sont valables pour tous les indépendants, professions libérales, commerçants, agriculteurs, etc. Seuls les salariés restent contraints par leur employeur, puisque c'est ce dernier qui verse les cotisations prélevées sur le salaire complet, l'antisoviétisme n'étant pas précisément la marque des employeurs, souvent bien frileux face aux "autorités".

Durant la première heure de la conférence, Claude Reichman a rappelé tout l'historique de son combat. On y apprend comment toutes les autorités politiques, de droite comme de gauche, se sont opposées autant qu'elles ont pu à l'instauration d'une liberté de la protection sociale pourtant inscrite dans les textes de loi. La violation du droit communautaire en France dure depuis 20 ans, le seul but étant de perpétuer ce véritable tabou, ce mythe d'une Sécurité sociale solidaire "que le monde entier nous envie". Une chape de plomb s'est abattue sur cette nouvelle dissidence. Les rares magistrats qui ont appliqué les directives communautaires, et ont donc donné raison aux dissidents, ont été sanctionnés. Le mensonge a été colporté de façon éhontée par ceux-là mêmes qui étaient chargés de faire respecter le droit.

Aujourd'hui, il est pourtant possible, et même relativement aisé, de quitter la Sécurité sociale, au moins pour ce qui concerne la branche maladie (c'est le plus facile, et le plus immédiatement "gratifiant" : les gains pour un médecin sont souvent de 20000 à 40000 € par an, ce qui paie largement d'éventuels frais d'avocat, 10 fois moindres). Les gens bien informés "en haut lieu" savent à quoi s'en tenir. Les employés des URSSAF ou du RSI n'hésitent d'ailleurs pas à le dire en "off" : « Allez-y ! De toute façon on ne pourra pas gérer des milliers de contentieux. »

Quelques phrases des conférenciers relevées au cours de cette longue conférence :

- N'oubliez pas que vous avez contre vous des intérêts puissants : les syndicats, les caisses, les assistés. Si c'était facile, tout le monde le ferait (ce qui est bien notre objectif). Mais il y aura un jour un basculement sous la pression publique.

- Nous sommes dans un système qui est en train de tomber. En haut lieu, c'est la panique. L'effondrement de la SS va se produire inéluctablement. La France aurait pu diminuer les prélèvements obligatoires depuis 20 ans ; à présent c'est trop tard, il faut se sauver individuellement, demain ce ne sera plus possible.

- La règle de base est de tout contester (par recommandé AR). En face on ne cherche qu'à vous piéger. Discuter avec la partie adverse revient à ne pas contester et, les délais épuisés, la situation devient irrattrapable. Ainsi, une contrainte par huissier devient exécutoire si elle n'est pas contestée dans les 15 jours par une procédure devant le TASS.

- Pour les indépendants c'est simple : il suffit de ne pas payer. De plus, en matière sociale, la représentation par avocat n'est pas obligatoire.

- 100% de ceux qui ont essayé - avec dès le début un bon avocat ou le MLPS - ont réussi. Les échecs viennent de ceux qui veulent agir par eux-mêmes et font une erreur.

- Faut-il se rendre insolvable au préalable ? Non, il faut se rendre insaisissable. Ouvrir un compte à l'étranger (ce qui est permis légalement), car les banques françaises obéissent au pouvoir (rappelez-vous du corralito argentin). De plus, il vaut mieux prendre une banque qui ne soit pas une succursale d'une banque française.

mercredi 19 décembre 2012

La « grève » morale de Gérard Depardieu

La « grève » morale de Gérard Depardieu, Mathieu Laine (Source: Le Figaro)

« Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés ». En prononçant ces mots, Gérard Depardieu est devenu notre John Galt gaulois. « Qui est John Galt ? ». C’est précisément la question que posent sans cesse les héros énigmatiques d’un roman magistral, La Grève (Les Belles Lettres, 2011), que Gérard Depardieu et l’ensemble de ceux qui le comprennent et le soutiennent doivent lire au plus vite.

John Galt est un génial inventeur, créateur et philosophe qui, dans ce célèbre roman vendu à plus de 10 millions d’exemplaires, se rebelle contre l’interventionnisme galopant d’un Etat oppressant et la compression des talents qu’il implique. Il emmène avec lui l’ensemble des innovateurs, des entrepreneurs, des génies de la culture et des arts qui refusent, comme lui, d’entretenir un système et des hommes politiques qui non seulement pompent leur énergie, s’accaparent une grande partie des fruits de leurs efforts, mais les pointent aussi du doigt, les menacent, et finissent, après les avoir spoliés, par les insulter.

Tous ces talents qu’on harcèle, qu’on bride et qu’on invective disparaissent littéralement. Ils font la grève. « Il y a une différence entre notre grève et toutes celles que vous avez menées pendant des siècles. Notre grève ne consiste pas à formuler des revendications, mais à les satisfaire. Nous sommes mauvais, selon vos principes : nous avons choisi de ne pas vous nuire plus longtemps. Nous sommes inutiles, d’après vos théories économiques : nous avons décidé de ne pas vous exploiter davantage ». Et c’est ainsi que, John Galt et ses disciples ayant quitté la scène, le moteur du socialisme s’arrête. La prise de conscience est radicale. Mais il est trop tard. Trop tard pour comprendre qu’en affaiblissant les hommes et les femmes qui réussissent, en tuant les incitations individuelles au dépassement de soi et à l’innovation, c’est toute la société qui s’effondre.

Cette révolte est morale. Elle est fondée et justifiée sur le plan éthique. « Nous sommes en grève contre l’auto-immolation. Nous sommes en grève contre le principe des récompenses imméritées et des obligations sans contrepartie. Nous sommes en grève contre la doctrine qui condamne la poursuite du bonheur personnel. Nous sommes en grève contre le dogme selon lequel toute vie est entachée de culpabilité ».

Ayn Rand, l’auteur d’origine russe de ce best-seller mondial, intitulé Atlas Shrugged en anglais (car Atlas, portant le monde, se révolte en secouant les épaules) a écrit sa prophétie en… 1957. Il aura fallu attendre 2011 pour que la France soit l’un des derniers pays à le traduire. Celle-ci vient cependant à point nommé, dans une France malade de son interventionnisme et de sa pression fiscale, qui n’ont cessé de croitre sous Nicolas Sarkozy comme sous François Hollande.

Sans même compter le délire des 75% et les chiffres effondrants avancés par notre Cyrano national, sentant monter jusqu’à son nez l’insoutenable captation, la véritable tranche marginale de l’impôt sur le revenu atteint désormais 64%, avec une tranche marginale officielle à 45% à laquelle il faut ajouter une surtaxe de 3% pour les revenus supérieurs à 250 000 EUR et des prélèvements sociaux de 15,5%. En Allemagne, on est à 27% !

Lisez Alberto Alesina, ce professeur de Harvard qui vient de démontrer à nouveau combien il est préférable de baisser les dépenses que d’augmenter les impôts pour relancer la croissance et l’emploi. Découvrez, au lieu de les tenir à distance, tous ceux qui, avant lui, ont compris et démontré les méfaits de l’hyper-impôt et l’élan libérateur, notamment sur le point fondamental de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, d’un changement de cap radical. L’innovation politique est là, la France ne l’ayant jamais tentée. Mieux encore : ceux qui ont essayé ont toujours été réélus. Voilà qui devrait convaincre.

Mais le plus pénible, et le plus inquiétant, est sans doute la montée de ce moralisme fiscal nauséabond, cette mise en fiches puantes, nominatives et dégradantes, de ceux qui ne font, pardonnez-leur, qu’exercer leur liberté inaliénable de circuler, après avoir osé penser, créer, inventer, et recruter. Que l’on soit riche ou pauvre, on ne quitte jamais son pays sans tristesse. La sécurité que l’on poursuit, et la liberté que l’on espère, ont cependant parfois plus de prix que ce déchirement intérieur.

Mais au Carnavalgrad des joli-pensants, l’escroquerie du Bien risque encore longtemps de faire office d’hymne national. A ceux-là, et surtout aux artistes en quête de popularité, osons leur dire : plutôt que de juger, d’insulter et d’ironiser, donnez, non des leçons, mais votre argent. Dépassez les 75%, puisque vous y croyez tellement. L’impôt volontaire existe. Il devrait être facilité. Ainsi, toutes les libertés seront respectées.

Mathieu Laine est président d’Altermind, enseigne à Sciences-Po et vient de publier le Dictionnaire du libéralisme (Larousse, 2012)

dimanche 9 décembre 2012

Faut-il avoir peur du libéralisme ? - le livre

Après avoir été refusé par un éditeur suisse horrifié qu'on puisse être aussi libéral, puis publié quelques années sur la plate-forme Knol de Google avant que celle-ci ne ferme, c'est finalement l'Institut Coppet et la Main invisible qui ont mis la main à la pâte... Le livre est donc lisible ici : Faut-il avoir peur du libéralisme ?.