Entretien avec des libertariens – Thierry Falissard
Thierry Falissard a 56 ans et vit à Lausanne, dans le canton de Vaud. Adhérent de l'Institut libéral, il travaille comme ingénieur et informaticien le matin et écrivain et métaphysicien à seize heures. Son signe astrologique est Taureau ascendant Cancer et sa couleur préférée est le jaune d'or.
AF. Comment définirais-tu le libertarianisme ?
Je
préfère parler de libertarisme que de libertarianisme. C’est la
recherche et l’application des principes de base qui conditionnent la
possibilité d’une vie en société qui minimise la violence.
Cette recherche touche à l’éthique, voire à la métaphysique. En effet, il faut une définition de la violence, de l’agression,
des agresseurs, du périmètre individuel sujet à agression et qui
devrait en être protégé, et donc de ce que devrait être le droit dans
une société non-violente. On aboutit à une philosophie du droit
découlant de préoccupations éthiques, voire d’une ontologie ou d’une
conception de l’homme.
Le droit, sauf à être arbitraire, doit être la traduction d’une éthique intersubjective : pour moi, il s’agit de l’éthique minimale de la non-agression,
éthique « confirmée » par toutes les religions et les morales laïques
(éthique de réciprocité, Golden Rule et Silver Rule). Les libertariens
mettent au défi quiconque de trouver un autre fondement à une vie en
société qui soit non-violente.
Cela
remet en question les conceptions positivistes du droit comme
construction ou institution héritée du passé, totalement déconnectée de
l’éthique, comme le croient certains libéraux. Cela remet aussi en
question la nature de la politique et du « pouvoir ». La démocratie
n’en réchappe pas, puisqu’elle consacre la domination d’une majorité
sur une minorité, et s’attaque constamment au périmètre individuel et à
la sphère privée (y compris en Suisse
avec de fréquentes initiatives populaires antilibérales, et une élite
politique qui va contre l’intérêt de la population tellement elle est
pressée de construire une Suisse identique au reste du monde).
AF. De quel courant du libertarianisme te sens-tu le plus proche et pourquoi ?
AF. De quel courant du libertarianisme te sens-tu le plus proche et pourquoi ?
Je
me sens proche de tous les courants (sauf des conservateurs et des
Randiens), sachant qu’ils relèvent tous pour le moment de l’utopie : il n’y a pas aujourd’hui de société anarcho-capitaliste ou panarchique, et encore moins de société minarchique.
L’une ou l’autre me conviendraient, mais je n’en vois pas la
perspective avant longtemps. Je parle d’utopies car il n’y a pas de
formule magique pour empêcher en anarcapie l’émergence d’un Etat
central, ni pour empêcher en minarchie un Etat minimal
de devenir maximal, comme les Etats d’aujourd’hui. Ce sont donc des
modèles théoriques vers lesquels il faut tendre, mais qui ne seront
peut-être jamais réalisés, ou pas avant des siècles. En effet, la pente
naturelle de toute société est de céder à cette loi éternelle qu’est la loi du plus fort,
et il est impossible d’empêcher le plus fort de s’octroyer la part du
lion (d’où tous les avantages dont bénéficie le secteur public dans tous
les pays, l’impunité totale des dirigeants, le mépris qu’ils ont pour
leurs administrés, leur court-termisme, leur propagande orwellienne, la dette publique
qui matérialise leur irresponsabilité). Mais ce qu’il faut incriminer
est bien la bêtise du citoyen-électeur, prisonnier de toutes sortes d’illusions, qui croit que la politique est utile et nécessaire : c’est bien là la cause profonde de l’inaptocratie !
AF. Selon toi, le libertarianisme est-il un projet politique ou une éthique de vie ? Ou les deux ?
Le
libertarisme est d’abord pour moi un rejet de la politique, ou un
projet anti-politique, car c’est une affirmation de la primauté de
l’individu sur le collectif. C’est aussi une éthique de vie fondée sur
le primat de la volonté individuelle et de la non-agression. Ce n’est
pas une éthique complète, elle ne vous empêche pas d’avoir au surplus
une éthique personnelle, d’être athée ou croyant, végan ou carnivore,
altruiste, égoïste, radin, misanthrope, judéophile, islamophobe, etc.
Comme
individualiste radical, j’ai la plus grande méfiance à l’égard de
toutes les entités collectives, sources d’oppression. Seules les
associations volontaires sont légitimes. Libre à vous de vous définir
comme appartenant à telle entité collective (nationale, religieuse,
politique…) et d’y voir une partie de votre identité, libre à moi de
refuser de faire de même, et de refuser qu’au nom de votre
identification à un collectif donné (nation, patrie, congrégation,
syndicat…) vous veniez empiéter sur ma liberté et m’imposer votre point
de vue.
Certains
libéraux se gargarisent avec l’État de droit, les institutions, la
séparation des pouvoirs, la « légitimité démocratique », le « contrôle
démocratique », l’indépendance de la justice, etc. Toute cette
machinerie dont ils sont très fiers (et qui a sans doute quelques
mérites historiquement) n’a pas empêché les Etats et les institutions
(nationales et internationales) de devenir ce qu’ils sont : de
terrifiantes machines à broyer l’individu, avec prolifération de la
bureaucratie, impunité des irresponsables institutionnels, spoliation
généralisée, atteintes continuelles aux libertés et à la propriété.
Alors ils préconisent aux mécontents de « voter avec leurs pieds »,
comme si les Etats étaient des copropriétés d’où l’on pouvait
facilement déménager en cas de désaccord, et comme si ces Etats étaient
les propriétaires ultimes du territoire où ils résident…
Le libertarien conteste les notions d’intérêt général, de biens publics,
constructions ad hoc qui servent à justifier l’oppression. Est récusée
aussi l’idée de nation, de volonté populaire, de cohésion sociale, de
« vivre ensemble », de projet commun, de progrès social, sans tomber
dans un atomisme social (reproche habituel si facile), puisque le
libertarien est en faveur de toute association volontaire.
La
tâche du libertarien de mon point de vue n’est pas d’entrer dans le jeu
politique normal et de chercher à être élu. Il n’a pas de modèle de
société de rechange à proposer, mais il exerce une fonction critique à
l’égard de la chose politique, en montrant comment toute action étatique
est immorale, car fondée sur le vol, la coercition, les privilèges
accordés à quelques-uns aux dépens de tous les autres. En abandonnant la
politique politicienne au bénéfice de la philosophie politique et de
l’économie politique, il peut ainsi espérer élever le « niveau de
conscience » (désolé d’employer une expression aussi « New Age ») de la
population en dénonçant l’imposture politique. Appliquer la loi du plus
fort indépendamment de toute éthique, fût-ce au travers de la
démocratie, c’est céder à la facilité : rien ne la justifie, ni la
théorie des biens publics, ni la fiction de l’intérêt général.
Au
plan collectif, le libertarisme est un abolitionnisme : il « suffit »
en théorie d’abolir les législations liberticides, c’est-à-dire 99 % des
lois, alors que la tendance est au contraire à l’empilement législatif,
au bénéfice direct des politiciens, juristes, lobbyistes, assistés,
groupes de pression et minorités tapageuses, etc., sans parler du capitalisme de connivence
qui a pris une ampleur démesurée de nos jours (la PME du coin peut bien
crever sous les charges, mais il faut sauver telle grande entreprise ou
telle banque au nom de l’intérêt national, ce cache-sexe de la
corruption cleptocratique).
Au plan individuel, le libertarien peut rechercher un affranchissement personnel, en usant du « droit d’ignorer l’Etat » et du passivisme. Quelques outils existent : on peut quitter la Sécu (en France), utiliser Bitcoin, faire jouer la concurrence à tous les niveaux, pratiquer l’agorisme, la désobéissance civile, etc., mais on est encore loin du compte pour ce qui est des moyens disponibles.
AF. Comment es-tu devenu libertarien ? As-tu toujours été libertarien ? Si non, quelles étaient tes positions politiques antérieures ?
AF. Comment es-tu devenu libertarien ? As-tu toujours été libertarien ? Si non, quelles étaient tes positions politiques antérieures ?
Quand
on n’a pas de principe directeur, de philosophie politique, c’est
l’émotionnel qui domine, et l’on est pris au piège d’illusions telles
que la nation, les acquis sociaux, le progrès social, la justice...
C’est ce qui se passe en politique française, où il n’y a plus d’idées,
que de l’émotionnel et des querelles de personnes. Le cycle
interventionniste a été bien décrit par les libertariens : il y a un
« problème » à résoudre, d’où une intervention étatique, qui créera
d’autres problèmes dans une spirale sans fin. Tout cela est absurde,
sauf pour les politiciens qui y trouvent leur raison d’être, car « l'art
de la politique consiste à masquer la destruction de richesse par
l'enfumage des victimes » (corollaire de Nasr Eddin Hodja à la loi de Bitur-Camember).
Je
suis donc sorti, bien péniblement car rien ne vous y aide (surtout
quand vous êtes un produit des « Grandes écoles » à la française), de
toutes les illusions étatistes, sans pour autant tomber dans un utopisme
libertarien (pas de Matrice de rechange quand vous êtes sortis de la
Matrice). La clé a été pour moi le postulat de la volonté individuelle, et le critère du consentement
appliqué à tous les rapports sociaux. La critique libertarienne montre
que le roi est nu, qu’on n’a pas besoin de lui, que le mensonge et le
vol ne changent pas de nature parce qu’ils ont reçu l’onction politique
ou étatique. Le libertarien a pour vocation de devenir le poil à gratter
du conformisme politique (y compris libéral).
AF. Quels individus, vivants ou morts, inspirent ton engagement ?
AF. Quels individus, vivants ou morts, inspirent ton engagement ?
Je me réclame de la philosophie transcendantale (celle qui part du primat de la conscience) et du volontarisme,
dans le sillage difficile de Spinoza, Kant, Schelling et Schopenhauer.
L’avantage et en même temps le défaut d’une telle philosophie est qu’on
se place dans l’intemporel, on néglige un peu les théories
évolutionnistes parce qu’on a tendance à penser qu’il n’y a
jamais « rien de nouveau sous le soleil »…
Il me faut citer Max Stirner,
qui dénonce l’Etat comme nouvelle divinité, ancrée davantage dans les
têtes qu’établie dans les faits ou légitimée par ses succès. La royauté
de droit divin et l’assertion que « tout pouvoir vient de Dieu » ont
laissé des traces, on a juste remplacé le roi par la nation, tout cela
pour aboutir à une oppression bien pire que sous l’Ancien régime. Il y a
encore des gens qui croient que tout ce que fait l’Etat est bien,
puisque cela résulte de la « volonté générale » ! Ou que l’Etat a une
vision à long terme, qu’il est indispensable pour fournir tel service
dit « public », voire qu’il est la source de toute civilisation et de
tout progrès...
Arthur Schopenhauer,
plus connu comme métaphysicien (offrant un trait d’union unique entre
Occident et Orient), établit un lien fort entre métaphysique, éthique et
politique. La politique n’est plus alors que la façon d’assurer la
coexistence des volontés individuelles, en imposant le principe de
moindre agression, chaque volonté étant respectable dès qu’elle n’en
agresse pas une autre. D’où déjà la critique du paternalisme étatique, tout autant que du collectivisme (que Schopenhauer dénonce chez Hegel
de façon prémonitoire !). On aboutit à des positions assez proches de
celles de Rand ou Rothbard, en partant de postulats diamétralement
opposés (réalisme empirique kantien au lieu du réalisme aristotélicien).
Après
cela, les libertariens du XXe siècle, Rothbard, Friedman, Rand, etc.,
n’ont fait que développer à l’extrême et de façon systématique ce qui
était déjà en germe au XIXe siècle, décrit par Bastiat (ce qu’on voit et
ce qu’on ne voit pas) ou Molinari (l’Etat comme producteur
monopolistique, très inefficace, de sécurité). Avec le temps, je crois
davantage à une société multiculturelle et multi-juridique à la Friedman qu’à une société où règnerait un « droit naturel » uniforme à la Rothbard.
AF. Quelles sont les 3 valeurs les plus importantes à tes yeux ?
Outre la triade classique liberté, propriété, responsabilité : autonomie, dépassement, lucidité.
AF. Ton livre libertarien préféré ?
C’est peut-être le livre de Pascal Salin, Libéralisme (2000), celui qui m’a le plus efficacement ouvert les yeux. « Encore un livre politique, donc arbitraire, partisan et sectaire » m’étais-je dit en l’ouvrant, plutôt sceptique. Mais non, tout au long du livre on applique une seule logique, la logique de la liberté, et une extraordinaire cohérence s’en dégage ! On est très loin des ouvrages politiques habituels, écrits par les politiciens, leurs nègres ou leurs épigones, où les intentions généreuses cachent sous de belles phrases la coercition et la dictature molle nécessaires pour faire appliquer les idées.
AF. Ton livre libertarien préféré ?
C’est peut-être le livre de Pascal Salin, Libéralisme (2000), celui qui m’a le plus efficacement ouvert les yeux. « Encore un livre politique, donc arbitraire, partisan et sectaire » m’étais-je dit en l’ouvrant, plutôt sceptique. Mais non, tout au long du livre on applique une seule logique, la logique de la liberté, et une extraordinaire cohérence s’en dégage ! On est très loin des ouvrages politiques habituels, écrits par les politiciens, leurs nègres ou leurs épigones, où les intentions généreuses cachent sous de belles phrases la coercition et la dictature molle nécessaires pour faire appliquer les idées.
AF. Ta citation libertarienne préférée ?
Il y aurait des dizaines de citations toutes aussi valables les unes que les autres…
- Il ne faut pas que le peuple s'attende à ce que l'État le fasse vivre puisque c'est lui qui fait vivre l'État. (Frédéric Bastiat)
-
Ils veulent être ''bergers'', ils veulent que nous soyons ''troupeau''.
Cet arrangement présuppose en eux une supériorité de nature, dont nous
avons bien le droit de demander la preuve préalable. (Frédéric Bastiat)
-
L’État est le maître de mon esprit, il veut que je croie en lui et
m’impose un credo, le credo de la légalité. Il exerce sur moi une
influence morale, il règne sur mon esprit, il proscrit mon moi pour se
substituer à lui comme mon vrai moi. (Max Stirner)
-
L'État, c'est le plus froid de tous les monstres froids : il ment
froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi, l'État,
je suis le Peuple. » (Friedrich Nietzsche)
- Il n'y a point d'alchimie politique à l'aide de laquelle on puisse transformer des instincts de plomb en une conduite d'or. (Herbert Spencer)
-
L'État n'est que la muselière dont le but est de rendre inoffensive
cette bête carnassière, l'homme, et de faire en sorte qu'il ait l'aspect
d'un herbivore. (Arthur Schopenhauer )
- Pour un libéral, l'État minimal est le plancher ; pour un libertarien, il est le plafond. (Patrick Smets)
AF. En tant que libertarien, quelle est ton analyse sur la situation socio-économique et politique en Suisse et en Europe ?
AF. En tant que libertarien, quelle est ton analyse sur la situation socio-économique et politique en Suisse et en Europe ?
L’Europe est bien avancée sur la route de la servitude
hayékienne, et la Suisse, trahie par ses élites, court derrière elle
avec quelques années de retard. Comme on pouvait s’y attendre, le
problème du surendettement étatique a été réglé partout non par
l’austérité ou la réduction du périmètre étatique, mais par la planche à
billets. Tout le monde sait que ça finira très mal (d’où le marasme
actuel où cet effondrement de la société est inconsciemment pressenti)
mais on ne sait pas quand l’écroulement aura lieu, ni si ce sera
uniquement pour des raisons économiques (faillite générale) ou
socio-politiques (dictatures nationales ou supranationales, fanatisme
nationaliste ou révolutionnaire, expansion du totalitarisme islamique…).
La
gangrène étatique s’étend aujourd’hui sur toute la société, et
quasiment tous les domaines d’activité sont touchés. Quelques exemples
dans des domaines auxquels je m’intéresse. La santé, avec une sécurité
sociale de type soviétique en France, et crypto-soviétique en Suisse
avec la LAMal, qui interdit de s’assurer hors de Suisse (alors que même
en France c’est possible) ! L’enseignement public, à la fois uniformisé
dans sa partie obligatoire (promotion des cancres et rabaissement des
doués) et prébendaire dans sa partie universitaire, déconnectée de
l’économie (avec des matières qui ne servent qu’à faire vivre le
professeur qui les enseigne). La science, que l’on aurait pu croire
objective et détachée de la politique, est en fait une science étatisée,
où prolifèrent les gaspillages et les fromages (changement climatique
prétendument d’origine anthropique, projets inutiles et pharaoniques
comme ITER, théories-fromages qui ne servent qu’à donner une occupation
aux scientifiques, comme la théorie des cordes en physique, sciences
dites « sociales », etc.).
AF. Envie d’ajouter quelque chose ?
AF. Envie d’ajouter quelque chose ?
Je rappelle l’existence de mon livre gratuit Faut-il avoir peur du libéralisme ?, qui est une description assez équilibrée du libéralisme, mais qui sera jugée extrémiste si l’on est étatiste, et trop modérée si l’on est libertarien.
Je
publie en 2016 un petit livre « La pensée bouddhiste » (son titre
d’origine : « Métaphysique bouddhique » a été jugé trop rebutant par
l’éditeur, Almora…) où j’essaie de
combattre pas mal d’idées reçues sur cette philosophie, qui est la
mienne, au travers du prisme de la philosophie transcendantale
occidentale.
Je soutiens l’initiative suisse « monnaie-or »
(ex « franc-or ») qui vise à mettre en circulation une monnaie
parallèle reposant sur l’or. Un des critères permettant de reconnaître
un Etat vraiment libéral (on en cherche toujours !) serait celui d’une
liberté monétaire complète (autres critères : non pénalisation des
crimes sans victimes ; Etat géré comme une entreprise ; liberté
d’expression absolue).
Enfin,
je plaide pour des débats libertariens où l’on éviterait autant que
possible des sources de dissension classiques, qui sont de deux sortes :
éthiques et métaphysiques. Ethiques : vous avez le droit de soutenir
n’importe quelle éthique (conservatrice, écologique, solidariste…) du
moment que vous ne cherchez pas à l’imposer à autrui (excepté quand il
s’agit de l’éthique minimale de la non-agression). Métaphysiques : vous
ne devriez pas utiliser des arguments métaphysiques dans un débat
libertarien, qu’il s’agisse de la « loi naturelle », de Dieu, de la
providence (Bastiat !), du contrat social (Hobbes, Locke, Rousseau !),
de la dignité humaine (Kant !) ou même (plus subtil) du libre arbitre ou
d’une quelconque « nature humaine ». De telles hypothèses risquent
d’affaiblir votre argumentation (sauf avec ceux qui partagent les mêmes
conceptions) et de mettre un terme au débat, ce qui est dommage car on
peut parvenir à des conclusions libertariennes identiques à partir de
postulats très différents.
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